Qu’est-ce que le ROCE ?

Dans l’univers de l’analyse financière, certains indicateurs permettent de révéler la véritable performance d’une entreprise au-delà des simples chiffres de vente. Le ROCE, ou Return On Capital Employed, fait partie de ces ratios incontournables qui intéressent aussi bien les investisseurs que les dirigeants d’entreprise. Ce ratio de rentabilité économique offre une vision claire de l’efficacité avec laquelle une société utilise les capitaux mis à sa disposition pour générer des profits. Contrairement à d’autres mesures de performance, il englobe l’ensemble des ressources financières engagées, qu’elles proviennent des actionnaires ou des créanciers.

Roce
Mathieu Barthelemy
Par Mathieu BARTHELEMY Modifié le 09/10/25 à 15:23

Comprendre le concept de ROCE

Définition du Return On Capital Employed

Le ROCE, acronyme de Return On Capital Employed, se traduit en français par rentabilité des capitaux investis ou ratio de rentabilité économique. Il s'agit d'un indicateur financier qui évalue la capacité d'une entreprise à générer du profit par rapport à l'ensemble des capitaux qu'elle utilise dans son activité.

À noter : Le ROCE peut se prononcer de deux manières dans le milieu professionnel : soit en énonçant chaque lettre séparément ("R-O-C-E"), soit en prononçant "Rotché". Les deux appellations sont acceptées.

Concrètement, ce ratio mesure l'efficacité avec laquelle une société transforme ses ressources financières en bénéfices opérationnels. Il prend en compte aussi bien les fonds propres apportés par les actionnaires que les dettes financières contractées auprès des créanciers, offrant ainsi une vision globale de la performance économique.

Un exemple concret pour illustrer le principe

Prenons le cas d'un entrepreneur qui souhaite ouvrir une boulangerie. Il apporte 50 000 € de capital social et contracte un emprunt bancaire de 50 000 € pour aménager son local, acheter un four professionnel et l'ensemble des équipements nécessaires.

Grâce à son expérience, il anticipe que son établissement dégagera un résultat d'exploitation après impôts de 20 000 € par an. Le ROCE de cette boulangerie s'élève donc à 20% (20 000 / [50 000 + 50 000]). Autrement dit, chaque tranche de 100 € investie par les bailleurs de fonds génère 20 € de bénéfice annuel.

Si la boulangerie concurrente située en face affiche un résultat d'exploitation après impôts de 25 000 € mais nécessite un capital de 70 000 € et un emprunt de 70 000 €, son ROCE n'atteint que 18% (25 000 / [70 000 + 70 000]). Bien que son bénéfice absolu soit supérieur, sa rentabilité des capitaux investis est inférieure.

Comment calculer le ROCE ?

Les formules de calcul

L'absence de normalisation officielle du ROCE explique l'existence de plusieurs formules de calcul. Cette flexibilité permet d'adapter l'indicateur aux spécificités de chaque entreprise analysée. Toutefois, toutes les méthodes reposent sur un principe fondamental : l'équilibre bilanciel, où les emplois égalent les ressources.

Bon à savoir
Un bilan comptable est toujours équilibré. L'actif économique correspond exactement aux capitaux investis, ce qui explique pourquoi deux approches différentes aboutissent au même résultat.

Calcul par les emplois :

ROCE = [REX × (1 - IS)] / Actif économique

Soit : ROCE = [REX × (1 - IS)] / (Actif immobilisé + BFR)

Calcul par les ressources :

ROCE = [REX × (1 - IS)] / Capitaux investis

Soit : ROCE = [REX × (1 - IS)] / (Fonds propres + Dette nette)

Décryptage des composantes

Pour maîtriser parfaitement le calcul du ROCE, il convient de bien comprendre chaque élément de la formule :

REX (1-IS) ou NOPAT désigne le résultat d'exploitation net d'impôts. Cet indicateur porte plusieurs noms : résultat opérationnel net d'impôts, EBIT après impôts, ou encore Net Operating Profit After Taxes (NOPAT). Il représente le bénéfice généré par l'activité avant le paiement des intérêts d'emprunt.

Attention
Ne pas confondre l'EBIT et le NOPAT constitue une erreur fréquente. Le NOPAT intègre l'impact de l'impôt sur les sociétés en multipliant l'EBIT par (1 - Taux d'imposition), alors que l'EBIT l'ignore.

L'impôt sur les sociétés (IS) correspond au taux d'imposition appliqué au résultat de l'entreprise. En France, ce taux s'établit à 25% du résultat imposable.

L'actif immobilisé regroupe les biens durables de l'entreprise : bâtiments industriels, machines-outils, brevets, logiciels, etc. Ces éléments sont destinés à rester durablement dans le patrimoine de la société.

Le BFR (besoin en fonds de roulement) représente la trésorerie nécessaire au fonctionnement quotidien de l'activité. Il se calcule en additionnant les stocks et les créances clients, puis en soustrayant les dettes fournisseurs.

Les fonds propres correspondent aux capitaux apportés par les actionnaires, augmentés des bénéfices réinvestis dans l'entreprise (résultats non distribués).

La dette financière nette désigne l'ensemble des emprunts bancaires et obligataires, après déduction de la trésorerie disponible.

Où trouver les données nécessaires ?

Les éléments requis pour calculer le ROCE se trouvent dans les états financiers de l'entreprise :

Le résultat d'exploitation (EBIT) figure au compte de résultat, après l'EBITDA mais avant le résultat courant avant impôt.

Le taux d'imposition s'obtient en analysant le passage du résultat courant avant impôt au résultat net dans le compte de résultat.

Les actifs totaux (Total Assets) et les passifs courants (Current Liabilities) apparaissent au bilan de l'entreprise, tout comme les passifs long terme (Long Term Liabilities) et les capitaux propres (Shareholder's Equity).

Exemple de calcul comparatif

Comparons deux entreprises du même secteur pour illustrer concrètement l'utilisation du ROCE.

La société A opère avec un volume d'activité plus modeste que la société B, mais affiche une marge sur résultat d'exploitation après impôts nettement supérieure : 37,5% contre 15,7%. Les deux groupes présentent des structures bilancielles similaires rapportées à leur chiffre d'affaires, avec des actifs immobilisés équivalant à leur CA et un BFR représentant 50% de leurs revenus.

Société A Société B
Chiffre d'affaires 20,0 M€ 70,0 M€
Résultat d'exploitation (REX) 10,0 M€ 15,0 M€
Impôt sur les sociétés 2,5 M€ 3,8 M€
Résultat d'exploitation après IS 7,5 M€ 11,3 M€
Actifs immobilisés 20,0 M€ 70,0 M€
Besoin en fonds de roulement 10,0 M€ 35,0 M€
ROCE 25,0% 10,7%

Le ROCE de la société A atteint 25,0% (7,5 / [20,0 + 10,0]) tandis que celui de B ne s'élève qu'à 10,7% (11,3 / [70,0 + 35,0]). Concrètement, chaque euro investi rapporte 25 centimes par an à la société A, contre seulement 10,7 centimes à la société B. La société A démontre donc une rentabilité supérieure, même si son volume d'activité reste plus faible.

Comment interpréter le ROCE ?

La signification du ratio

Le ROCE révèle le montant de profit généré pour chaque euro de capital utilisé par l'entreprise. Un ROCE de 15% signifie que 100 € investis produisent 15 € de résultat opérationnel net chaque année. Plus ce pourcentage est élevé, plus l'entreprise exploite efficacement ses ressources financières.

Important
Un ROCE négatif traduit généralement un résultat d'exploitation déficitaire. L'entreprise détruit alors de la valeur et ne parvient pas à générer suffisamment de profit pour rémunérer ses apporteurs de fonds.

Les critères d'un bon ROCE

Plusieurs indicateurs permettent de juger si un ROCE est satisfaisant :

Comparaison avec le coût du financement (WACC) : Le ROCE doit idéalement dépasser le coût moyen pondéré du capital. Lorsque le ROCE surpasse le WACC, l'entreprise crée de la valeur. À l'inverse, un ROCE inférieur au WACC signale une destruction de valeur, l'entreprise ne générant pas assez de profit pour satisfaire les attentes de ses créanciers et actionnaires.

Performance sectorielle : Le ROCE doit se comparer aux standards du secteur d'activité. Les entreprises du luxe peuvent afficher des ROCE moyens de 10%, tandis que le secteur immobilier tourne autour de 2,5%. Ces écarts s'expliquent par les différences de modèles économiques et d'intensité capitalistique.

Évolution temporelle : Un bon ROCE s'améliore dans le temps. Les investisseurs privilégient les sociétés présentant des niveaux de ROCE stables et croissants, plutôt que des ratios volatils ou en déclin.

Bon à savoir
Un ROCE supérieur à 20% est généralement considéré comme excellent et témoigne d'une utilisation particulièrement efficace des capitaux.

L'utilité du ROCE dans l'analyse financière

Pour les investisseurs

Le ROCE constitue un outil d'aide à la décision d'investissement particulièrement pertinent. Il permet d'évaluer si une entreprise mérite qu'on lui confie son capital. En comparant le ROCE de plusieurs sociétés d'un même secteur, un investisseur peut identifier celles qui génèrent le meilleur retour sur les fonds investis.

Cet indicateur renseigne également sur les dividendes potentiels. Plus une société affiche un ROCE élevé, plus elle dispose de marges pour rémunérer ses actionnaires généreusement tout en continuant d'investir dans son développement.

Pour les dirigeants d'entreprise

Le ROCE fournit aux managers un tableau de bord de la performance économique. Il permet d'évaluer l'efficacité de la stratégie déployée et des choix d'investissement réalisés. Un ROCE en progression valide les décisions prises, tandis qu'un ratio en baisse impose de revoir certaines orientations.

Les dirigeants d'entreprises cotées accordent une attention particulière à cet indicateur, car il influence directement la perception des investisseurs et la valorisation boursière de leur société.

Pour les créanciers

Les banques et autres prêteurs utilisent le ROCE pour évaluer la capacité de remboursement d'une entreprise. Un ROCE solide rassure sur la pérennité de l'activité et la génération de flux de trésorerie futurs, facilitant l'obtention de financements à des conditions avantageuses.

Les avantages du ROCE

Le ROCE présente plusieurs atouts qui expliquent sa popularité auprès des analystes financiers :

Une vision globale de la performance : Contrairement au ROE qui ne considère que les capitaux propres, le ROCE englobe l'ensemble des ressources financières (fonds propres et dettes), offrant ainsi une image complète de l'efficacité capitalistique.

Un outil de comparaison intersectorielle : Bien que chaque secteur possède ses spécificités, le ROCE permet dans certains cas de comparer des entreprises de branches différentes en neutralisant les effets de structure financière.

Une perspective long terme : Le ROCE reflète la profitabilité générée sur une période étendue et sa relation avec les capitaux utilisés, donnant une vision durable de la création de valeur.

Un indicateur d'efficacité du management : Il révèle la qualité des décisions d'allocation des ressources prises par les dirigeants et leur capacité à maximiser le retour sur investissement.

Les limites et précautions d'usage

L'impact de l'inflation

Les revenus d'une entreprise subissent naturellement l'effet de l'inflation, ce qui influence mécaniquement l'EBIT et le NOPAT. En revanche, les actifs inscrits au bilan conservent souvent leur valeur historique. Cette asymétrie fausse partiellement la lecture du ROCE, qui mêle des données soumises à des dynamiques différentes.

Le piège de l'excédent de trésorerie

Une entreprise disposant d'importantes liquidités verra son total d'actifs augmenter artificiellement, ce qui abaisse mécaniquement son ROCE. C'est typiquement le cas des sociétés venant de lever des fonds qu'elles n'ont pas encore déployés. Analyser la composition du bilan s'avère donc indispensable pour éviter les interprétations erronées.

Les variations comptables

La précision du ROCE dépend directement de la rigueur des traitements comptables appliqués. La classification de certains postes entre court terme et long terme, ou la valorisation des actifs incorporels (brevets, marques, R&D, logiciels) peut significativement modifier le ratio obtenu.

Attention
Certaines analyses excluent les actifs intangibles du calcul, ce qui gonfle artificiellement le ROCE. Cette pratique, bien qu'elle simplifie les calculs, ne reflète pas la réalité économique de l'entreprise.

La dimension historique

Le ROCE s'appuie sur des données passées et ne préjuge pas nécessairement des performances futures. Les conditions de marché évoluent, de nouveaux concurrents émergent, et les stratégies doivent s'adapter. Un excellent ROCE historique ne garantit pas sa reproduction future.

Comment améliorer son ROCE ?

Les dirigeants disposent de trois leviers principaux pour optimiser la rentabilité des capitaux investis :

Amélioration de la marge opérationnelle

Augmenter le résultat d'exploitation passe soit par une croissance du chiffre d'affaires (développement commercial, conquête de nouveaux marchés, hausse des prix), soit par une réduction des charges d'exploitation (optimisation des processus, automatisation, renégociation des contrats fournisseurs).

Optimisation du besoin en fonds de roulement

Réduire le BFR libère des ressources et améliore le ROCE. Cela peut s'obtenir en diminuant les stocks (méthode juste-à-temps, meilleure rotation), en accélérant le recouvrement des créances clients (conditions de paiement plus strictes, relances efficaces), ou en négociant des délais de paiement plus longs avec les fournisseurs.

Rationalisation des actifs

Plutôt que de détenir en propre l'intégralité des actifs nécessaires à l'activité, certaines entreprises privilégient le leasing ou la location (véhicules, équipements). Cette approche réduit le montant des capitaux immobilisés tout en préservant l'efficacité opérationnelle. La cession d'actifs non stratégiques ou sous-utilisés constitue également une piste d'optimisation.

ROCE et cycles économiques

Le ROCE varie naturellement selon les phases du cycle économique :

Phase d'expansion : La demande croissante et les conditions de marché favorables dopent les revenus et la profitabilité. Le ROCE tend à progresser grâce aux effets de levier opérationnel et aux économies d'échelle.

Phase de maturité : La croissance ralentit et la concurrence s'intensifie. Le ROCE se stabilise ou décline légèrement, les entreprises peinant à maintenir leurs niveaux d'efficacité antérieurs.

Phase de récession : La demande chute, les marges se contractent sous la pression des coûts. Le ROCE diminue alors que les entreprises luttent pour préserver leur rentabilité.

Phase de reprise : L'activité redémarre progressivement. Les sociétés qui ont optimisé leurs coûts pendant la crise voient leur ROCE rebondir à mesure que les volumes se reconstituent.

ROCE vs autres indicateurs financiers

ROCE vs ROE

Le ROE (Return On Equity) mesure exclusivement la rentabilité des fonds propres. Il rapporte le résultat net (après paiement des intérêts) aux capitaux apportés par les actionnaires uniquement. Le ROCE, lui, considère l'ensemble des capitaux investis (fonds propres et dettes) et se base sur le résultat d'exploitation avant frais financiers.

Formule du ROE : Résultat net / Capitaux propres

Le ROE se compare logiquement au coût des fonds propres, tandis que le ROCE se confronte au WACC (coût moyen pondéré du capital).

ROCE vs WACC

Le WACC représente le taux de rentabilité minimal attendu par l'ensemble des apporteurs de capitaux. La comparaison entre ROCE et WACC révèle si l'entreprise crée ou détruit de la valeur :

• ROCE > WACC : création de valeur, l'entreprise génère plus que ce qu'elle coûte à ses financeurs

• ROCE = WACC : équilibre, l'entreprise rémunère exactement ses apporteurs de fonds

• ROCE < WACC : destruction de valeur, la rentabilité ne couvre pas les exigences des investisseurs

ROCE vs ROIC

Le ROIC (Return On Invested Capital) constitue une variante très proche du ROCE. La différence réside dans la définition du dénominateur : l'Invested Capital exclut certains actifs non opérationnels comme la trésorerie excédentaire, alors que le Capital Employed englobe tous les actifs nets.

Formule du ROIC : NOPAT / Invested Capital

Le ROIC offre parfois une vision plus précise de la rentabilité des capitaux directement affectés à l'activité productive.

Autres ratios de rentabilité

ROA (Return On Assets) : mesure l'efficacité d'utilisation des actifs totaux pour générer du profit. Formule : Résultat net / Actif total

RONA (Return On Net Assets) : variante du ROA rapportant le résultat net aux actifs nets (immobilisations + BFR). Formule : Résultat net / (Actifs fixes + BFR)

Conseils pratiques pour bien utiliser le ROCE

Ne jamais confondre EBIT et NOPAT : L'erreur classique consiste à utiliser directement l'EBIT sans appliquer le coefficient (1 - Taux d'imposition). Cette confusion fausse complètement le calcul.

Privilégier les comparaisons sectorielles : Comparer le ROCE d'une entreprise de télécommunications avec celui d'une société de services n'a que peu de pertinence. Les modèles économiques et l'intensité capitalistique diffèrent trop.

Analyser les tendances sectorielles : Une entreprise peut afficher un ROCE supérieur à ses concurrents directs tout en restant inférieure à la moyenne sectorielle. Contextualiser reste indispensable.

Vérifier les dates de clôture : Toutes les entreprises ne clôturent pas leurs comptes au 31 décembre. S'assurer de comparer des exercices comparables évite les biais d'interprétation.

Calculer plusieurs années : Observer l'évolution du ROCE sur 3 à 5 ans révèle des tendances que l'analyse d'une année isolée ne peut dévoiler.

Combiner avec d'autres indicateurs : Le ROCE ne doit jamais constituer l'unique critère de décision. Le croiser avec le PER, l'EBITDA, les flux de trésorerie et les perspectives de croissance enrichit considérablement l'analyse.

Questions fréquentes sur le ROCE

Comment calcule-t-on le ROCE ?

Le ROCE se calcule en divisant le résultat d'exploitation net d'impôts (NOPAT) par les capitaux investis. La formule précise est : [EBIT × (1 - Taux d'IS)] / (Fonds propres + Dette nette). On peut également utiliser l'approche par les emplois : [EBIT × (1 - Taux d'IS)] / (Actif immobilisé + BFR).

Qu'est-ce qu'un bon ROCE ?

Un ROCE est considéré comme bon lorsqu'il dépasse le coût moyen du capital (WACC) de l'entreprise, qu'il s'améliore dans le temps, et qu'il se situe au-dessus de la moyenne des entreprises comparables du même secteur. Un ratio supérieur à 20% est généralement jugé excellent.

Quelle différence entre ROCE et ROE ?

Le ROE (Return On Equity) mesure uniquement la rentabilité des capitaux propres en rapportant le résultat net aux fonds apportés par les actionnaires. Le ROCE englobe tous les capitaux investis (fonds propres et dettes) et se base sur le résultat opérationnel avant frais financiers, offrant ainsi une vision plus complète de l'efficacité économique.

Quelle différence entre ROCE et ROIC ?

ROCE et ROIC (Return On Invested Capital) sont très similaires. La principale différence réside dans le fait que l'Invested Capital exclut les actifs non opérationnels (notamment la trésorerie excédentaire), tandis que le Capital Employed inclut l'ensemble des actifs nets. Le ROIC offre une vision plus ciblée de la rentabilité des capitaux directement productifs.

Le ROCE peut-il être négatif ?

Oui, un ROCE négatif survient lorsque l'entreprise enregistre un résultat d'exploitation déficitaire. Cette situation est fréquente chez les jeunes entreprises en phase de développement ou les sociétés traversant des difficultés. Un ROCE négatif signale que l'entreprise détruit de la valeur et ne parvient pas à rentabiliser les capitaux investis.

Où trouve-t-on les données pour calculer le ROCE ?

Le résultat d'exploitation (EBIT) se trouve dans le compte de résultat de l'entreprise. Les éléments du bilan (actif total, passifs courants, passifs long terme, capitaux propres) permettent de calculer les capitaux investis. Le taux d'imposition s'obtient en analysant le passage du résultat avant impôt au résultat net.

Dans quels secteurs le ROCE est-il le plus pertinent ?

Le ROCE s'avère particulièrement utile pour analyser les entreprises des secteurs à forte intensité capitalistique comme l'industrie, les télécommunications, l'énergie, ou les infrastructures. Ces secteurs nécessitent d'importants investissements en actifs fixes, rendant la mesure de leur efficacité d'utilisation particulièrement pertinente.

Comment le ROCE évolue-t-il selon les secteurs d'activité ?

Les ROCE moyens varient considérablement d'un secteur à l'autre. Le luxe peut afficher des ratios autour de 10%, tandis que l'immobilier tourne plutôt autour de 2,5%. Les secteurs de la technologie ou du conseil peuvent présenter des ROCE supérieurs à 20%, alors que les secteurs capitalistiques lourds (chimie, sidérurgie) oscillent entre 3% et 7%.

Quelle est la différence entre ROCE et ratio de rentabilité économique ?

Il n'y a aucune différence : ROCE et ratio de rentabilité économique désignent exactement le même indicateur. Ce sont deux appellations synonymes utilisées indifféremment dans la pratique financière française.

Mathieu Barthelemy

Mathieu Barthélemy accompagne les créateurs d'entreprise dans leurs démarches juridiques, allant de la sélection du statut juridique à la gestion des obligations réglementaires, en fournissant des conseils pratiques et adaptés aux besoins de chaque entrepreneur.